6.11.2013

საუბრები ევროპაზეც-დიდი ფრანგი სწავლულის,ქრისტიან დესროშ ნობლკურის ხსოვნას

Christiane Desroches Noblecourt, née Clémence Christiane Desroches1 le 17 novembre 1913, 26 rue La Fontaine à Paris, et morte le 23 juin 20112 au Centre Hospitalier Auban Moët d'Épernay, est une égyptologue française.

Remise de la Grande Croix de la Légion d’honneur à Christiane Desroches Noblecourt
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       Grande Croix de la Légion d’honneur
à Christiane Desroches Noblecourt

19 décembre 2008
 http://www.lefigaro.fr/culture/2011/06/24/03004-20110624ARTFIG00662-la-mort-de-christiane-desroches-noblecourt.php



La mort de Christiane Desroches-Noblecourt

Christiane Desroches-Noblecourt fut la première femme égyptologue à une époque où cette science naissante était l'apanage des hommes.


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Elle a galopé comme une gazelle dans les sables des déserts égyptiens jusqu'à un âge où d'autres ont depuis longtemps chaussé leurs pantoufles. Puis est venu le temps des mémoires et des livres de réflexion sur l'apport de l'Égypte ancienne à notre culture, rédigés devant le jardin fleuri de son appartement, rue du Docteur Blanche, à Paris. Celui, ensuite, du repos mérité dans une aile du manoir familial de Mondement, entre Brie et Champagne, et c'est finalement dans la maison de retraite des sœurs de Saint-François de Sales, à Sézanne, à deux pas de chez elle, entourée de ses livres et de nouveaux projets d'écriture que la «pasionaria» de l'égyptologie s'est éteinte, à l'âge de 97 ans, après une vie entièrement consacrée à sa passion : percer les secrets de la pensée qui a sous-tendu la plus longue et la plus fascinante civilisation de l'humanité. A 93 ans encore, après une fracture de la jambe et percluse d'arthrose, elle avait, un instant, envisagé de retourner dans ce pays qu'elle a aimé au-delà de toute raison.
Ce petit bout de femme d'un mètre cinquante, énergique, pétulante, volontaire, qui avait conservé, au-delà de sa 90e année, une mémoire d'ordinateur pour tout ce qui touchait à l'Égypte, un enthousiasme de débutante et un humour qui pouvait être féroce, «a mieux servi la cause des femmes qu'une armée de suffragettes», disait d'elle un de ses éditeurs. Car il faut resituer ce monument de l'égyptologie française dans son époque, celle de l'entre-deux guerres, lorsque l'érudition et l'aventure de terrain étaient encore un domaine exclusif des hommes.
La jeune Christiane a neuf ans, lorsque Howard Carter trouve la tombe de Toutankhamon et l'énorme battage médiatique que suscite la découverte la plonge dans une fascination qui va devenir une vocation. Elle a la chance d'être née dans une famille cultivée, aux idées avancées, comme on disait alors, «dreyfusarde, même, vous vous rendez compte !». Nullement choqué que sa fille veuille devenir une «savante», son père approuve son choix. Travailleuse acharnée, elle va alors enchaîner les études et les diplômes : Sorbonne, École du Louvre, École pratique des hautes études, Collège de France, Institut catholique.
En 1934, à 21 ans, elle a soutenu brillamment deux thèses et entre au Musée du Louvre comme chargée de mission. Quatre ans plus tard, elle est envoyée au Caire, au très prestigieux IFAO (Institut français d'archéologie orientale) où la venue d'une jeune fille de cet âge provoque une véritable révolution. Mais il en faudrait plus pour la démonter. «J'ai appris à devenir une bagarreuse par nécessité».
Le secret de sa réussite en tant qu'égyptologue tient en une idée-force qu'elle aimait à répéter : «Il ne faut pas aborder ce pays avec des idées reçues, mais le laisser parler sans s'exprimer à sa place». Elle avait, en effet, vite compris que toutes ces représentations mi-humaines mi-zoomorphes devaient avoir un sens symbolique et c'est ce sens qu'elle a passé sa vie à décrypter, pour en tirer une conclusion de nature à choquer bien des spécialistes : «Les Égyptiens, disait-elle, n'avaient pas de religion, mais leurs prêtres étaient poussés par la soif scientifique de pénétrer les grands mystères de l'univers, le premier d'entre eux étant cette crue bienfaisante du Nil qui arrivait chaque année, aux environs du 18 juillet, et sans laquelle le pays n'aurait pas existé».
Autre idée reçue qu'elle s'est acharnée à combattre, vitupérant contre les «charlatans qui s'enrichissent en vendant de l'Égypte ésotérique» : symbolisme ne signifie pas occulte. Pour elle, le bon peuple était profondément respectueux d'une morale «osirienne», prônant la victoire du Bien sur le Mal et espéraient une éternité bien différente de celle que nous concevons.
Auteur d'une quinzaine d'ouvrages, parmi lesquels deux monumentales biographies, l'une sur Ramsès II, l'autre sur la reine maudite, Hatshepsout, qu'elle réhabilite avec une grande tendresse, elle a consacré les dernières années de sa vie à tirer les philosophie de ses recherches de terrain. Et dans son dernier ouvrage, «Le fabuleux héritage de l'Égypte» («un live que j'écris depuis 60 ans !», disait-elle) la vieille dame «indigne» s'est beaucoup plu à démontrer, preuves à l'appui, que notre culture «n'est pas judéo-chrétienne, mais égypto-chrétienne», évoquant pêle-mêle le calendrier, l'alphabet, le jeu de l'oie, les briques, les tests de grossesse le traitement de la cataracte et de la migraine, les fables d'Écope et même la symbolique chrétienne de la Mort et de la Résurrection, tous hérités de l'Égypte ancienne.
Grand officier de la Légion d'Honneur, conservateur général honoraire du Département des antiquités égyptiennes du Louvre, comblée d'honneurs, pas toujours tendre pour ses confrères, Christiane Desroches-Noblecourt avait, en revanche, su se faire aimer des plus modestes.
Qu'il me soit permis, à ce propos, de relater ici une anecdote personnelle. Lorsqu'en 2002, je grimpais sous un soleil de feu vers la cime thébaine pour redescendre sur la Vallée des Rois, un fellah surgit de nulle part, un vieil Égyptien aux traits nobles comme ils en ont tous le secret, en «gallabieh» noire et turban blanc. Voulant me vendre une babiole, il comprit que j'étais française et me demanda tout-à-trac : «Alors vous connaissez madame Desroches-Noblecourt !» A ma réponse positive, il me pria de lui transmettre ce message : «La pauvre, depuis que son mari est mort, elle ne vient plus ici. Dites-lui que Gamal l'aime beaucoup et qu'il la regrette, parce qu'elle, elle ne faisait pas que nous commander. Elle nous expliquait !». Le message transmis, la «pharaonne» eut les larmes aux yeux. «C'est vrai. Comme je parlais arabe, tous les soirs, après les avoir fait trimer dur, je leur faisais des commentaires sur nos découvertes. Ce cher Gamal ! Je l'aimais bien, moi aussi».

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